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jeudi, 03 mars 2016

Les faux amis de la nature

Chez les écologistes, un environnementalisme de façade cohabite avec un anti-biologisme foncier.

23:45 Publié dans Faux-semblants | Lien permanent | Tags : sentences

lundi, 15 février 2016

Le divertissement chez les Européens

Le divertissement pascalien remplit une fonction particulière chez les Européens : il les détourne de la conscience malheureuse de leur déclin historique.

10:09 Publié dans Divertissement | Lien permanent | Tags : pascal

mercredi, 14 octobre 2015

Un nouveau genre

Le genre est devenu un cache-sexe.

11:38 Publié dans Masculin/Féminin | Lien permanent

mardi, 21 juillet 2015

Mémoires d'un musicien contrarié

De l’aveu même de son auteur, Musique secrète appartient au genre des mémoires. Il s’agit ici des mémoires d’un écrivain qui se destinait à la musique plutôt qu'à la littérature. Richard Millet explique pourquoi son destin n'a pas été celui-là et comment le choix des lettres s’est fait en quelque sorte par défaut, la voie de l'interprétation ou de la composition musicale lui ayant été fermée. Cependant, la musique lui est restée aussi essentielle que la littérature, par une écoute ou une pratique quotidienne, mais aussi comme une source secrète pour l'écriture, et même un recours ultime contre les doutes ou les tourments.

Dans son écriture comme dans son rapport à la musique, Millet vise toujours à un au-delà des mots, des notes ou des sons. Il dit bien, avec un sens du mystère proche de la mystique, que la musique elle-même est un silence au-delà du silence, comme si fondamentalement elle devait taire au lieu d’exprimer. Il est coutumier de ces paradoxes apparents qui rappellent Blanchot et qui ressortissent - dans le fond - à une philosophie du désastre. Le livre se conclut du reste sur une belle formule qui en relève parfaitement : « écrire n’étant rien d’autre que vivre en étant le musicien de sa propre mort. »

15:06 Publié dans Lettres | Lien permanent | Tags : millet, blanchot

lundi, 22 juin 2015

Antonioni, peintre autant que cinéaste

Le fil conducteur de l’exposition de la Cinémathèque est Antonioni dans ses rapports avec la peinture. Une phrase du maître reproduite sur la première cimaise dit tout du grand projet antonionien : « Je crois qu’il importe aujourd’hui que le cinéma se tourne vers cette forme intérieure, vers ces expressions absolument libres comme est libre la littérature, comme est le libre la peinture qui parvient à l’abstraction. » Le dernier point de comparaison est essentiel. Antonioni est avant tout un plasticien, et pas seulement au cinéma, puisqu’il était également peintre, ce que montre bien l’exposition à travers la série des « Montagnes enchantées » notamment.

C’est par cette dimension plastique que l’on touche à la puissance et à la singularité de son œuvre. Car Antonioni ne s’est pas contenté de peindre ou de faire des fresques comme Fellini ou Visconti ; il a fait de l’image elle-même, non seulement sa matière première, mais encore l’objet d’une quête fondamentale, comme la recherche d’une vérité ou d’une forme sans représentation. Ainsi a-t-il rejoint par la voie du cinéma l’abstraction picturale et réussi à transposer celle-ci au cinéma comme peuvent en témoigner certains plans de sa trilogie en noir et blanc des années 1960 et, tout particulièrement, son dernier volet, L’Eclipse.

Il y avait également chez lui une tension entre la visée d’une intemporalité intérieure et le souci d’une temporalité historique (la pauvreté paysanne, la menace atomique, les ravages de l’industrie chimique, le Swinging London, l’Amérique de la Contestation). Ce souci a suivi tout le long de son œuvre une courbe irrégulière qui a toutefois atteint son point culminant au tournant des années 1960-70, avec Zabriskie Point. Peut-être n’a-t-il réussi à s’en libérer que sur le tard pour arriver à une pureté plastique coïncidant avec une authentique vérité intérieure, dans Identification d’une femme ou Par-delà les nuages.

01:18 Publié dans Kino | Lien permanent | Tags : antonioni

vendredi, 15 mai 2015

Du mauvais snobisme

L’antimozartisme est un snobisme réactionnel.

11:03 Publié dans Clef de sol | Lien permanent

vendredi, 13 mars 2015

De la conquête à la clôture du Far-West

L’Homme qui n’a pas d’étoile de King Vidor est un western lumineux et riche dans la composition duquel entrent plusieurs ingrédients, dont la comédie, la chanson et l’érotisme (pour l’époque) ; mais ce n’est pas par ces trois ingrédients qu’il est le plus intéressant. L’intérêt du film réside surtout dans l’exemplarité morale d’un aîné vis-à-vis d’un plus jeune (les rapports entre Kirk Douglas et William Campbell) et la transformation de l’Ouest sauvage en espace clôturé. A la nostalgie de l’open range, qui est l’espace de la liberté primitive, se joint l’acceptation raisonnée de la clôture qui symbolise la civilisation moderne.

Le personnage principal incarné par Douglas – celui qui n’a pas d’étoile, c’est-à-dire pas de point fixe – exprime cette double position tout à fait déchirante (qui reflète le conservatisme contrarié de Vidor) : alors même qu’il déteste physiquement comme symboliquement les clôtures, il finit par les défendre contre l’esprit de conquête des grands propriétaires et les empiètements de leurs hommes de main. Le film marque ainsi la fin de la conquête de l’Ouest et l’entrée dans la modernité économique.

11:26 Publié dans Kino | Lien permanent

lundi, 09 mars 2015

Trois hommes de bien au milieu du chaos

Trois personnages dominent ce western classique et néanmoins complexe qu'est L’Homme aux colts d’or d’Edward Dmytryk : le mercenaire ou prévôt (Henry Fonda) payé par une petite ville pour la protéger contre une bande de forbans, le tenancier d’un saloon (Anthony Quinn) qui est son ami et qui le protège voire le seconde, le shérif suppléant (Richard Widmark) qui est un ancien forban et qui doit tenir tête au chef de la bande comme au prévôt pour faire triompher le droit.

Les trois hommes qui ont une face sombre ou un passé trouble défendent voire représentent une certaine idée du bien. Mieux encore, leur destin est celui d'une rédemption ou d'un sacrifice. La rédemption est d’abord celle de l’ancien forban devenu shérif par dégoût de la lâcheté et de l’injustice. C’est également celle du mercenaire que meut l’intérêt, mais aussi le courage et l’amitié, et qui finalement, dans un geste magnifique (le jet des colts d’or), renonce au mercenariat. Reste le troisième homme qui, sous des dehors cyniques, incarne à sa façon le sacrifice puisqu’il a consacré sa vie à la dévotion et à la protection de son ami.

L’amitié est un des grands thèmes du film qui est traité sur un mode ambigu ou simplement extrême. A cet égard, la douleur profonde et la quasi-démence (voir l’incendie volontaire du saloon) dans lesquelles la mort de son ami plonge le personnage joué par Fonda impressionnent et interrogent (quelle était donc l’origine ou la nature de cette amitié aussi forte ?). L’autre grand thème est évidemment celui du droit et de la justice. Le personnage joué par Widmark, avec ses doutes et ses faiblesses, symbolise à merveille l’avènement difficile du droit dans le Far West. Mais l’Etat de droit triomphe finalement du désordre, de l’injustice et de la justice privée. C’est aussi cela que montre ce grand western.

11:16 Publié dans Kino | Lien permanent

samedi, 07 mars 2015

Prostitution

La libération des mœurs a rendu pour partie inutile la prostitution ; celle-ci s'est diffusée ou diluée dans toute la société.

11:48 Publié dans Eros | Lien permanent

mercredi, 04 mars 2015

Ce qu'est la parité

Qu’a-t-on encore le droit de dire sur les femmes ? A peine qu’elles sont différentes des hommes, sauf à passer pour sexiste ou essentialiste (dans le meilleur des cas). Que l’on dise au moins que l’idée de la parité, sous couvert d’universalité biologique, est la dernière manière d’essentialiser les sexes.

10:42 Publié dans Masculin/Féminin | Lien permanent | Tags : parité