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vendredi, 23 juin 2023

Le Double Regard de Pascal sur le monde

L'article, qui rend hommage à Blaise Pascal (pour son quatre centième anniversaire), est à lire sur le site de la revue Mission.

https://www.revuemission.fr/le-double-regard-de-pascal-su...

00:17 Publié dans Lettres | Lien permanent | Tags : pascal

jeudi, 16 décembre 2021

Myopie contemporaine

La conjoncture prend toute la place qui devrait être celle de la perspective. Cette situation vient notamment de ce que certains concepts qui permettraient de penser le monde contemporain sont mis de côté au profit de deux visions présentistes et faussement antagonistes : l’économisme et le sociologisme. Il y a bien aussi l’écologisme qui à sa manière est un perspectivisme ; mais celui-ci demeure insuffisant pour appréhender complètement le devenir des civilisations. Ainsi ne voit-on pas toute la portée historique ou métahistorique de certains phénomènes parce qu’on s’interdit de les interpréter à la lumière de concepts inactuels (divertissement, décadence, vitalité, volonté de puissance, ressentiment).

15:08 Publié dans Civilisation | Lien permanent | Tags : pascal, nietzsche, spengler, valéry

lundi, 15 février 2016

Le divertissement chez les Européens

Le divertissement pascalien remplit une fonction particulière chez les Européens : il les détourne de la conscience malheureuse de leur déclin historique.

10:09 Publié dans Divertissement | Lien permanent | Tags : pascal

lundi, 03 octobre 2005

Deux moralistes sous l’œil de Nietzsche

Chamfort a le sens de l’observation quand La Rochefoucauld a le sens de l’introspection. L’un s’attache surtout à la société, l’autre à l’âme humaine. Chamfort est plus empiriste que moraliste. Et son empirisme l’empêche parfois de se libérer de l’empire des apparences.

Nietzsche ne s’y trompe pas, qui invoque plus volontiers La Rochefoucauld que Chamfort. De tous les moralistes français, La Rochefoucauld est peut-être celui qui, avec Montaigne, a les plus grandes faveurs de Nietzsche. Pas seulement parce qu’il est un duc authentique – et le fils de pasteur roturier (tant pis pour ses faux ancêtres nobles polonais !) n’est insensible ni à l’esprit d’Ancien Régime ni même aux titres de noblesse. La Rochefoucauld, en débusquant le vice sous la vertu, inspire un Nietzsche clinicien qui décèle la maladie derrière l’apparente bonne santé de la civilisation.

Au fond, le double regard de La Rochefoucauld, qui toujours voit les motifs cachés à l’inverse des principes proclamés, se retrouve avec un perspectivisme historique au principe même de La Généalogie de la morale. C’est pourtant ailleurs, dans Le Gai savoir ou dans les notes marginales des Fragments posthumes que le grand duc moraliste se trouve cité. Et il l’est toujours d’une manière lapidaire, sans autre forme de protocole, comme s’il s’agissait là d’une évidence, d’une indispensable référence.

Par contraste, Nietzsche réserve un tout autre traitement à Chamfort, et la raison dépasse le seul retour aux préjugés d’Ancien Régime. Son rapport au moraliste révolutionnaire, qui a préféré le suicide à la guillotine, est à la fois sans ambiguïté et de regret. L’on songe aussi à Pascal : si (pour Nietzsche) l’esprit de Pascal est gâté par le christianisme (la morale de l’esclave), celui de Chamfort l’est par l’idée révolutionnaire (l’instinct de la foule). Avec une admiration mêlée de regret, Nietzsche n’en tient pas moins Chamfort pour le plus spirituel des révolutionnaires et, à cause de cela, pour le principal responsable de la séduction exercée par la Révolution sur les esprits français et européens.

« […] il y avait en lui un instinct qui était plus fort que sa sagesse et que rien n’avait apaisé : la haine de la noblesse de race. […] S’il était demeuré plus philosophe d’un degré, la révolution aurait perdu son esprit, sa pointe tragique, son aiguillon le plus acéré : elle serait considérée comme un événement bien plus bête et séduirait moins les esprits. » (Le Gai savoir, § 95, trad. d’A. Vialatte)

Même de son cher Voltaire, incarnation même du bel esprit français, il n’en dit pas autant. Mais il est vrai, et Nietzsche l’a compris, Voltaire n’eût pas été révolutionnaire.

dimanche, 31 juillet 2005

Le dieu du Uhlan

Le Uhlan a été baptisé dans l’Eglise catholique, apostolique et romaine. Il a pour principe de défendre la religion contre-réformée en société, et se réserve le droit d’en dire du mal dans le particulier. En vérité, il a peu de religion. Il est sensible au Dieu caché de Pascal, mais il a peu de goût pour le providentialisme de Bossuet. Dans la querelle des philosophes, il est du côté de Voltaire contre Diderot, croyant la religion nécessaire et l’idée de Dieu fondée en raison.

Le Uhlan serait-il un sceptique ? Claudel, mieux que Bernanos, a donné la bonne définition du scepticisme : « Le sceptique ne se doute de rien. » Assurément, du moins le croit-il, Le Uhlan n’en est pas. Il en a d’ailleurs sa propre idée : le sceptique suspend son jugement, mais pas les préjugés de la raison. En ce sens-là, mais en ce sens uniquement, Le Uhlan serait même le contraire d’un sceptique… Car pour le reste, il ne croit pas à une vie après la mort.

11:50 Publié dans Cavalerie | Lien permanent | Tags : pascal, voltaire