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mercredi, 05 avril 2017

Hadot, exégète de Marc Aurèle

Dans La Citadelle intérieure, Pierre Hadot a le grand mérite de nous montrer toute la cohérence et même le système (avec ses dogmes ou principes fondamentaux et ses règles pratiques) que forment les pensées de Marc Aurèle. Il dégage les trois règles de vie auréliennes : agir avec justice, accepter avec sérénité les événements (qui ne dépendent pas de nous) et penser avec rectitude. Ces règles sont souvent associées et inlassablement répétées jusqu’à parfois la quasi-littéralité. La répétition révèle précisément le sens même de l’écriture qui est un exercice spirituel.

Marc Aurèle écrit pour actualiser ou réactualiser, dans le sens de réactiver, sa philosophie. C’est l’écriture qui permet de la garder vivante sans la laisser mourir dans des mots déjà consignés. Elle devient ainsi philosophie active, même si elle n’est conçue que pour soi-même. Et le souci de la forme que traduit la formulation de certaines sentences n’est que celui de l’efficacité : ce qui s’énonce bien se retient plus aisément.

01:06 Publié dans Philosophia | Lien permanent | Tags : marc aurèle, stoïcisme

vendredi, 10 août 2007

La Leçon de sagesse de Yourcenar

Dans Carnets de notes de Mémoires d’Hadrien, Marguerite Yourcenar énonce un principe qui est un précepte pour l'écriture : « Il est des livres qu’on ne doit pas oser avant d’avoir dépassé la quarantaine. » Assurément en va-t-il des livres à écrire comme des livres à lire. Que peut-on comprendre à vingt ans d’un livre de la maturité ? En tout cas, l'auteur des Mémoires d'Hadrien s’est plu à faire le « portrait d’un homme presque sage. » Le presque est admirable.

Yourcenar note magnifiquement que le graphique d’une vie humaine se compose de « trois lignes sinueuses, étirées à l’infini, sans cesse rapprochées et divergeant sans cesse : ce qu’un homme a cru être, ce qu’il a voulu être, et ce qu’il fut. » Mais en définitive, il en est une qui le caractérise plus que l’autre, et qui fait le rêveur ou l’homme d’action. Telle que nous la donne à voir Yourcenar, la grandeur d'Hadrien, empereur bâtisseur et philosophe à la fois, est d'espérer qu'il laissera après lui un monde plus stable et pacifié que celui qu'il a trouvé.

La sagesse des empereurs romains du IIe siècle (que l'on songe aussi à Marc Aurèle) contraste avec la folie de leurs prédécesseurs. D’où vient donc cette sagesse qui, faut-il le souligner, ne doit rien au christianisme ? Sans doute des premiers doutes qui saisissent alors l’Empire romain. Ces doutes s'expriment ainsi par la voix de l'Hadrien composé ou recomposé par Yourcenar : « Là encore, je voyais se préparer dans un avenir plus ou moins proche les révoltes et les morcellements futurs. Je ne crois pas que nous évitions ces désastres, pas plus que nous n’éviterons la mort, mais il dépend de nous de les reculer de quelques siècles. » Le règne d’Hadrien marque à la fois l’apogée et le début de la fin de l’Empire. Le déclin du jour commence à midi et non en fin d’après-midi.

Au temps des Romains, la sagesse est d’autant plus nécessaire que les mœurs demeurent, pour partie, barbares et qu'une barbarie plus grande encore campe aux limites du monde civilisé. Selon Yourcenar, Hadrien a le double mérite de ne pas être enivré par le pouvoir et de vouloir enseigner au monde, par son exemple, un peu de cette sagesse qu'il pense avoir acquise au fil des ans. En dépit du chaos qui menace, il veut croire dans la pérennité des valeurs de la civilisation : « Si les barbares s’emparent jamais de l’empire du monde, ils seront forcés d’adopter certaines de nos méthodes ; ils finiront par nous ressembler. » N'est-ce pas là une foi qu'il nous faut aussi avoir pour notre propre monde ?

10:54 Publié dans Sophia | Lien permanent | Tags : yourcenar, marc aurèle

jeudi, 04 mai 2006

Une philosophie du désastre

Le stoïcisme est une philosophie du désastre qui se donne une apparence de sérénité.

11:00 Publié dans Philosophia | Lien permanent | Tags : sentences, stoïcisme, marc aurèle