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dimanche, 27 février 2022

Le Déconstructionnisme est un nihilisme

L'article sur le déconstructionnisme est à lire sur le site de la revue Mission.

https://www.revuemission.fr/articles/le-deconstructionnis...

jeudi, 24 février 2022

Le ressort de la conquête

Une guerre de conquête naît généralement de la volonté de muer un insurmontable ressentiment en puissance impériale.

09:52 Publié dans Jeu de massacre | Lien permanent | Tags : sentences

vendredi, 11 février 2022

Le Règne du divertissement

L'article sur le divertissement est à lire sur le site de la revue Mission.

https://www.revuemission.fr/articles/le-regne-du-divertis...

01:32 Publié dans Divertissement | Lien permanent | Tags : pascal, arendt

dimanche, 30 janvier 2022

Ce qu'un acronyme dit et ne dit pas

Les établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD) sont des mouroirs qui ne disent pas leur nom. Ce sont des lieux où la fin de vie est institutionnellement organisée au double avantage des familles délaisseuses et des profiteurs de la misère de l’âge. Il existe plus qu’un contrat tacite entre les unes et les autres pour éloigner les vieillards égrotants ou cacochymes de la vue des plus vaillants. On parlera d’individualisme ou d’égoïsme, mais il faut aussi parler de la faillite de la famille.

Les liens entre les générations se sont dissous sous l’effet cumulatif du déclin de la culture religieuse, de la libéralisation des mœurs et de l’émancipation féminine. Pis encore, le temps de la famille a été grignoté et finalement préempté par le travail, la consommation et les loisirs. La famille s’est d’abord amoindrie, rétrécie, avant d’éclater, malgré ses fausses recompositions diverses et variées. Les personnes âgées ont été expulsées du cercle familial, puis reléguées, isolées dans les antichambres de la mort qui se sont appelées successivement asiles, maisons de repos et désormais établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes. Autant de mots pour cacher la terrible réalité d’une réclusion de fin de vie.

13:04 Publié dans Civilisation | Lien permanent | Tags : décivilisation

dimanche, 16 janvier 2022

Du réenracinement au redressement : un hommage à Simone Weil

L’Enracinement de Simone Weil publié posthumément grâce à Camus en 1949 est un grand texte, riche, historique et philosophique. Plus encore que L’Etrange Défaite de Marc Bloch, car le point de vue qu'y développe la philosophe est ample, ambitieux et même pratique. C’est le remède après le diagnostic, mais avec une médecine qui tient autant de l’analyse de la psyché collective que du programme de redressement physique du pays.

Au commencement, il y a un mal très profond, plus profond que les circonstances historiques immédiates : le déracinement. Il est de trois ordres (ouvrier, paysan et national) et a deux causes principales (la dissolution des corps intermédiaires et la modernité technicienne). Il convient par conséquent de réenraciner ce qui a été coupé de ses racines essentielles. L'idée de patrie est réhabilitée et définie selon une conception participative : « Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir. »

Le point de vue de Weil est à la fois vitaliste et chrétien, plus proche de la mystique que du dogme, mais aussi anti-romain, anti-machiavélien et antimatérialiste. Elle dénonce tour à tour le modèle totalitaire romain, la politique de Richelieu, la recherche de l’intérêt contre le bien ou encore la grandeur identifiée à la force. Elle entend faire revivre les notions de devoir et d'honneur, mais également un esprit de vérité, de justice et d'amour, par la réconciliation entre la science et la religion, la subordination de la force à la justice et la réhumanisation du travail, dont la nature spirituelle doit être reconnue.

Le programme de Weil s’adresse à l’âme autant qu’au corps de la nation. Il s’agit de ranimer une France naufragée dans le monde moderne, de lui insuffler le grand esprit pour la sauver du péril techniciste. Si le spiritualisme de la philosophe pourtant venu du marxisme peut paraître désuet, son anti-technicisme qui se veut libérateur rejoint celui des meilleurs philosophes de son temps comme du nôtre. Il est une inspiration pour nous ici et maintenant.

10:47 Publié dans Philosophia | Lien permanent | Tags : weil, camus

samedi, 01 janvier 2022

Bernanos l'antimoderne

L'article sur Bernanos est à lire sur le site de la revue Mission.

https://www.revuemission.fr/articles/bernanos-lantimoderne/

01:40 Publié dans Lettres | Lien permanent | Tags : bernanos, péguy, weil

Le Souterrain de Dostoïevski ou l'en deçà du bien et du mal

L'article sur le souterrain de Dostoïevski est à lire sur le site de la revue Mission.

https://www.revuemission.fr/articles/le-souterrain-de-dos...

01:35 Publié dans Lettres | Lien permanent | Tags : nietzsche, dostoïevski

jeudi, 16 décembre 2021

Myopie contemporaine

La conjoncture prend toute la place qui devrait être celle de la perspective. Cette situation vient notamment de ce que certains concepts qui permettraient de penser le monde contemporain sont mis de côté au profit de deux visions présentistes et faussement antagonistes : l’économisme et le sociologisme. Il y a bien aussi l’écologisme qui à sa manière est un perspectivisme ; mais celui-ci demeure insuffisant pour appréhender complètement le devenir des civilisations. Ainsi ne voit-on pas toute la portée historique ou métahistorique de certains phénomènes parce qu’on s’interdit de les interpréter à la lumière de concepts inactuels (divertissement, décadence, vitalité, volonté de puissance, ressentiment).

15:08 Publié dans Civilisation | Lien permanent | Tags : pascal, nietzsche, spengler, valéry

mardi, 23 novembre 2021

La sagesse de Malraux

Toute la sagesse de Malraux se trouve peut-être dans le regard apaisé de Gisors à la fin de La Condition humaine. Réfugié au Japon, le vieux Gisors, que la mort de son fils a métamorphosé et qui a décidé de ne pas suivre sa bru à Moscou, contemple tout en fumant les tumultes de la vie moderne avec détachement. Belle image poétique que celle de la fumée d'opium qui s'échappe de sa pipe et s'élève vers un ciel traversé par des nuages, auxquels il associe tous les êtres morts qu'il a connus. L'idée de révolution s'évanouit ainsi dans cette unité du monde retrouvée au pays du soleil levant par la grâce du bouddhisme zen.

14:47 Publié dans Sophia | Lien permanent | Tags : malraux

dimanche, 24 octobre 2021

Illusions perdues ou les Désillusions de la Restauration

Illusions perdues de Xavier Giannoli est une passionnante adaptation – bien que partielle – du roman de Balzac. On y retrouve le théâtre de la comédie humaine, avec ses rituels d’introduction, ses règles ouvertes et cachées, ses trompeuses illusions, ses chausse-trappes fatales et son infinie cruauté (le plus cruel des personnages n’étant jamais celui que l’on croit). Il y a l’idée presque métaphysique que tout se tient ou que tout le monde tient tout le monde pour le meilleur et pour le pire – mais surtout pour le pire. Il y a aussi le tableau d'une nouvelle société, née paradoxalement de la Restauration, qui est déjà si moderne qu'elle ressemble à la nôtre.

Sans trahir Balzac, le réalisateur met l’accent sur les vices de cette société manipulée par la presse et gouvernée par l’argent, plus encore que par la vieille aristocratie (qui se laisse duper par le faux retour à l’ancien monde) ou la royauté restaurée (qui elle-même est dépassée par le nouveau monde né sous ses yeux). Si le film a par moments un rythme tourbillonnant, c’est pour mieux restituer une époque folle à donner le tournis, mais sans jamais perdre le spectateur. Le soin apporté aux décors, aux costumes, aux musiques (le choix de la musique entêtante de Rameau en particulier) et surtout aux dialogues, qui pétillent comme du bon champagne, fait de ce film une fête amère, funèbre et somptueuse.

23:42 Publié dans Kino | Lien permanent | Tags : balzac