jeudi, 19 décembre 2024
Oraison funèbre
Il est peu d’écrivains qui, hors du domaine religieux, ont excellé dans l’exercice de l’oraison comme André Malraux.
Que l’on en juge en écoutant ou en réécoutant – sans que l’on puisse jamais s’en lasser – son discours d’hommage à Jean Moulin, dont c’est aujourd’hui même le soixantième anniversaire.
Tout ce qui fait le grand art oratoire s’y trouve réuni par la solennité de l’événement (l’entrée de Moulin au Panthéon en présence de l’homme du 18 juin), mais aussi par la voix habitée d’un écrivain ministre qui paraît avoir voulu réconcilier Hugo et Bossuet.
L’histoire de l’unificateur de la Résistance intérieure est racontée à la manière d’un récit épique qui, avec ses ellipses et ses images fortes, fait place à la légende autant qu’à la vérité historique et qui, dans sa conclusion, atteint une grande intensité dramatique par une adresse à la jeunesse de France.
Ce discours de Malraux qu’on devrait faire entendre dans toutes les écoles du pays appartient, comme le héros de la Guerre qu’il célèbre, à la mémoire de la Nation.
10:23 Publié dans Lettres | Lien permanent | Tags : malraux