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vendredi, 30 mai 2025

Du bon art de vivre

L'art de vivre n'est jamais qu'une manière de perdre son temps sans déplaisir.

11:48 Publié dans Sophia | Lien permanent | Tags : aphorismes

samedi, 24 mai 2025

Un mal épidémique

L'obésité devient un mal épidémique à l'échelle du monde. L'universalisation du modèle de la restauration rapide n'en est pas la cause unique. D'un point de vue moral, l'obésité est un des effets du dérèglement du moi. Entre les écrans et la malbouffe, le moi est porté au gonflement de lui-même. Il se libère du surmoi pour devenir un supermoi, hors de toute mesure. Mais la liberté expansive de soi n'a qu'un temps, car viennent les ennuis, les complexes, les pathologies, et parfois même la mort avant l'âge. Quelle étrange civilisation où l'on meurt de trop manger... Un retournement inouï.

00:25 Publié dans Civilisation | Lien permanent

samedi, 26 avril 2025

L'art contemporain comme imitation de l'art moderne

Du point de vue esthétique, l'impasse dans laquelle se trouve l'art contemporain tient à une mimésis qui n'est pas celle d'Aristote, tout au contraire. Il ne cherche plus à imiter la nature ou même les anciens maîtres, mais seulement les élèves rebelles de ces maîtres, en oubliant qu'il n'est pas d'art sans savoir-faire et en semblant ignorer que la seule rébellion, transgression ou provocation ne suffit pas à faire une création (ce que savaient encore les maîtres modernes). Autrement dit, l'art contemporain est dans la répétition ou l'imitation ad nauseam de l'art moderne – ou plutôt du geste moderne sans l'idée quasi sacrée de refonder l'art.

17:58 Publié dans Jeu de massacre | Lien permanent | Tags : aristote

mercredi, 16 avril 2025

Les Vérités de Svevo sous le masque de Zeno

L'article sur Italo Svevo est à lire sur le site de la revue Le Contemporain.

https://www.lecontemporain.net/2025/04/les-verites-de-sve...

23:55 Publié dans Lettres | Lien permanent | Tags : svevo, freud, darwin, nietzsche, ironie

dimanche, 23 mars 2025

La Sirène de Sorrentino

Le dernier film de Paolo Sorrentino - Parthénope - nous conte la vie d’une sirène moderne, belle et insaisissable, qui, telle la réincarnation de la divinité éponyme de Naples, passe d’un âge à l’autre sans que sa beauté soit flétrie ou son esprit corrompu. Les hommes défilent dans sa vie comme des êtres vaincus et malheureux qui ne parviennent pas à la conquérir ou même à l’enfermer dans leur amour. Avec son air mutin, mais aussi une blessure intérieure laissée par le suicide de son frère, elle soutient une thèse en anthropologie sans saisir l’objet de cette matière et devient professeur en titre en prenant la succession de son directeur de thèse que l’existence secrète d’un enfant hydrocéphale a rendu incrédule et désabusé. Ainsi retrouve-t-on à travers ces personnages contrastés, mais aussi des images si belles qu’elles en paraissent artificielles, le balancement qui fait la manière singulière et parfois déconcertante de Sorrentino entre gaieté et mélancolie, hymne et élégie, hédonisme et nihilisme.

22:29 Publié dans Kino | Lien permanent | Tags : sorrentino

samedi, 08 mars 2025

Les Leçons d'un film catastrophe

La Tour infernale de John Guillermin, qui est un film catastrophe datant de 1974, vaut moins pour ses effets spéciaux que pour les éléments symboliques ou moraux qu'il contient. Du point de vue symbolique, on peut voir dans le gratte-ciel titanesque bâti au cœur de San Francisco une nouvelle tour de Babel vouée à la punition divine. Du point de vue moral ou même religieux, on peut voir dans les protagonistes du film des figures du Bien ou du Mal, et dans le cas des premières, des figures rédemptrices.

L’architecte qui n’est pour rien dans le grand incendie, car il a pensé à tout sauf à la cupidité ou à la corruption des entrepreneurs, accepte de porter sur ses épaules le poids de la faute de ces derniers pour sauver autant d’hommes et de femmes qu’il est possible. Mais il y a un autre sauveur, de métier celui-là, le chef des pompiers, qui, sans avoir le complexe de culpabilité de l’architecte, remplit une mission quasi religieuse dans sa lutte contre le feu infernal que la folie ou l’hubris des hommes a provoqué. Voilà donc un film conçu pour le divertissement du spectateur qui est aussi fait pour son édification.

19:03 Publié dans Kino | Lien permanent

dimanche, 23 février 2025

La Contemplation de soi

La contemplation oisive de soi peut finir dans des doutes vertigineux.

18:18 Publié dans Psyché | Lien permanent | Tags : aphorismes

vendredi, 21 février 2025

Le Bréviaire de la défaite

Le nouvel ouvrage de Gilles Sicart est publié aux éditions Portaparole.

https://portaparolefrance.com/boutique/nouveau/le-breviai...

16:48 Publié dans Lettres | Lien permanent | Tags : moralistes, aphorismes

lundi, 17 février 2025

Les Damnés - opus III

Les Damnés de Roberto Minervini est le troisième film répertorié dans l'histoire du cinéma à porter ce titre, mais le point commun avec ceux de Losey et de Visconti s'arrête là. Ni science-fiction anglaise, ni crépuscule des dieux germaniques ici ; seulement une manière de damnation en terre américaine. Pendant la guerre de Sécession, une compagnie de volontaires de l’armée nordiste parcourt sans but véritable des terres désertiques et enneigées de l’Ouest américain. L’attente, l’angoisse, le froid les étreignent jusqu’à l’attaque d’un ennemi incertain et invisible.

Si ce film, réaliste et naturaliste à la fois, est remarquable, c'est parce qu'il montre surtout les temps morts ou les temps sans morts de la guerre, les longs moments presque ordinaires où les soldats s’occupent à se nourrir, à se divertir ou à discuter spontanément du sens de la vie comme de celui du combat, parfois sous l’invocation de Dieu. Les damnés que sont ici ces soldats perdus dans une terre inconnue pour eux trouvent encore la force de prier, de communier avec la nature, d'espérer une vie harmonieuse avec elle, alors même que leur sort paraît scellé.

01:11 Publié dans Kino | Lien permanent

mercredi, 05 février 2025

La Fin d'un monde selon Martin Ritt

Le Plus Sauvage d’entre tous de Martin Ritt est un western moderne et désenchanté qui fait appel à des archétypes mi-mythologiques, mi-bibliques. Il y a du Caïn dans le personnage de cow-boy qu’incarne Paul Newman et l’environnement dans lequel il évolue a tout d’une terre maudite. Comme par une loi de la fatalité, le mal qui habite le personnage principal coïncide avec le mal physique qui mine un monde en perdition. La haine du père a poussé le fils vers le vice, et le père vieillissant, épuisé, dépassé par ce qu’est moralement ce fils, se meurt sous les coups de butoir de la modernité, à l’image du monde pastoral dont la fin est tragiquement symbolisée par la scène d’abattage du bétail. Et tout cela est magnifiié par une remarquable photographie en noir et blanc.

18:15 Publié dans Kino | Lien permanent