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lundi, 11 avril 2016

Un dimanche à Giverny

Voilà un beau lieu gâté par le tourisme de masse. On y croise plus de consommateurs de culture que d’amateurs d’art. Dans le domaine de Monet, un hangar rempli de produits dérivés, des plus évidents aux plus invraisemblables, jouxte l’ancienne maison du maître. Une frénésie d’achats y saisit les touristes surtout originaires des pays anglophones ou du Japon. Autant l’intérêt des Japonais pour l’impressionnisme se comprend bien par le rôle qu’a joué la découverte de l’estampe japonaise dans la naissance de ce mouvement, autant celui des Anglo-Saxons se comprend moins bien, sinon par leur goût de la nature et leur dilection pour l’art paysagiste. Mais ne s’agit-il que de cela ? La popularité dont jouit l’impressionnisme vient moins des dispositions de certains peuples à aimer le style impressionniste qu’à l’accessibilité de celui-ci pour le plus grand nombre. En vérité, on peut aimer les impressionnistes sans aimer la peinture en général. Mieux ou pire, on peut admirer Monet, Manet ou Renoir sans connaître l’histoire de l’art. Et la raison tient aux motifs privilégiés par le mouvement impressionniste.

00:21 Publié dans Jeu de massacre | Lien permanent