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samedi, 13 août 2005

Nietzsche vs saint Augustin

Deux cosmologies, deux visions antagonistes : celle d'un monde fini et celle d'un monde infini. L'éternel retour du même contre l'éternel surgissement du nouveau, Nietzsche contre saint Augustin. L’éternel retour pour Nietzsche est d’abord une expérience philosophique, vécue comme une révélation métaphysique (à Sils). Par cette expérience, Nietzsche fait passer l'éternel retour du domaine mythique au domaine mystique. Ainsi le religieux n’est-il pas là où on l’attend. Car pour l'autre vision cosmologique, saint Augustin recourt à une quasi-philosophie de l'histoire avant la lettre pour mettre en évidence le rapport entre l'infini de Dieu et le fini humain dans ce temps linéaire, tendu vers ses fins dernières, qu'est l'histoire des hommes. C'est Nietzsche mystique et saint Augustin philosophe.

19:49 Publié dans Philosophia | Lien permanent | Tags : nietzsche

Galanterie et parité

La meilleure façon de concilier galanterie et parité est encore de laisser passer une femme sur deux devant soi.

10:25 Publié dans Diplomatie | Lien permanent | Tags : parité

jeudi, 11 août 2005

Les lâchetés de nos vingt ans

On a des lâchetés à vingt ans, non parce qu'on manque de courage, mais parce qu'on manque de principes.

11:30 Publié dans Sophia | Lien permanent | Tags : sentences

lundi, 08 août 2005

Petites et grandes satisfactions

A force d’avoir des satisfactions dans les petites choses, on ne sait plus en avoir dans les grandes.

10:50 Publié dans Psyché | Lien permanent | Tags : sentences

samedi, 06 août 2005

Pour Huguenin

Il n’est pas toujours bon pour un écrivain de mourir jeune. Il peut avoir du génie, la mort prématurée ne le met pas à l’abri des reproches. Jean-René Huguenin est le moins épargné des écrivains partis trop vite.

Son unique roman, La Côte sauvage ? Rien que l’amour platonique d’un jeune homme pour sa sœur. Un mélange de mièvrerie et d’ambiguïté comme il y en aurait trop, de Chateaubriand à Nimier, dans la littérature réputée de droite. Ben voyons ! Le charme de l’amertume, la force secrète qui se dégagent du livre, tout cela est bien vite oublié.

Son Journal, pourtant préfacé par Mauriac ? Les carnets d’un jeune homme plus noir que vert, cultivant des admirations droitières en littérature. Le mot parfois est lâché : un peu facho sur les bords. La belle affaire ! Il suffit d’aimer tout ensemble Nietzsche, Barrès, Péguy et Bernanos pour déjà être suspect. Pris séparément, cela peut se discuter.

Et la revue Tel quel ? Même la participation à cette manière d’avant-garde critique ne suffit pas à le sauver. Des lecteurs qui ont des préjugés contre la force lui font une méchante réputation par ce bouche-à-oreille qui compte autant pour les lettres que pour les arts, et qui fait le succès ou l’insuccès des œuvres.

Au fond, il est reproché à Huguenin de ne marcher qu’à des principes martiaux : la volonté, la force, la discipline. Ne sont-ce pas les principes de tous les grands écrivains ? Mais non ! Tout cela, même mis au service de la littérature, sentirait trop son idéologie fasciste. Huguenin peut bien être gaulliste, cela n’a pas d’importance. Huguenin peut bien fréquenter les églises, cela ne compte pas.

Evidemment les autres, les Claudel, Malraux ou Mauriac, ont des excuses. Certaines ambiguïtés de jeunesse ont été oubliées ou dépassées. Et puis, ils ont un nom, une réputation qu’on n’attaque pas. Pas de cette manière-là, en tout cas. Huguenin n’a pas ces protections. Sa jeunesse, au lieu de lui être un atout, lui est un handicap.

Après tout, le reproche de martialité en des temps de médiocrité triomphante n’est pas une infamie. L’oubli sans doute est préférable au malentendu. Mais le discrédit reste une injustice qu’il convient de réparer. Il revient à ceux qui l’aiment de dire qu’avec une œuvre courte et forte, brutalement interrompue dans son élan, Huguenin continue d’incarner une belle idée de la littérature au milieu du grand marasme.

18:55 Publié dans Lettres | Lien permanent | Tags : huguenin

vendredi, 05 août 2005

La conscience cachée

Personne n'a peut-être plus conscience de la vanité de la littérature que l'écrivain. Mais son art consiste à ne pas le laisser paraître.

00:30 Publié dans Lettres | Lien permanent | Tags : sentences

L'autre siège de l'amour

On aime une musique parce qu'on la retient. Pour la musique, le siège de l'amour est la mémoire.

00:27 Publié dans Clef de sol | Lien permanent | Tags : sentences

mercredi, 03 août 2005

Accommodement

Aucune situation n’étant pleinement satisfaisante, on peut s’accommoder de presque toutes.

12:10 Publié dans Sophia | Lien permanent | Tags : maximes, sentences

mardi, 02 août 2005

Consolation

La sagesse est la consolation de l'inaction.

01:20 Publié dans Sophia | Lien permanent | Tags : sentences

dimanche, 31 juillet 2005

Le dieu du Uhlan

Le Uhlan a été baptisé dans l’Eglise catholique, apostolique et romaine. Il a pour principe de défendre la religion contre-réformée en société, et se réserve le droit d’en dire du mal dans le particulier. En vérité, il a peu de religion. Il est sensible au Dieu caché de Pascal, mais il a peu de goût pour le providentialisme de Bossuet. Dans la querelle des philosophes, il est du côté de Voltaire contre Diderot, croyant la religion nécessaire et l’idée de Dieu fondée en raison.

Le Uhlan serait-il un sceptique ? Claudel, mieux que Bernanos, a donné la bonne définition du scepticisme : « Le sceptique ne se doute de rien. » Assurément, du moins le croit-il, Le Uhlan n’en est pas. Il en a d’ailleurs sa propre idée : le sceptique suspend son jugement, mais pas les préjugés de la raison. En ce sens-là, mais en ce sens uniquement, Le Uhlan serait même le contraire d’un sceptique… Car pour le reste, il ne croit pas à une vie après la mort.

11:50 Publié dans Cavalerie | Lien permanent | Tags : pascal, voltaire