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dimanche, 20 juin 2021

Tempêtes et naufrages

Le musée de la Vie romantique donne à voir l’évolution de la représentation de la tempête dans la peinture européenne de Rubens à Boudin, en passant par Vernet, Valenciennes, Isabey, Turner, Martin et Courbet. Cette évolution est marquée par trois moments clés qui sont aussi des tournants philosophiques ou politiques : la naissance du naufrage comme un genre se détachant de la peinture d’histoire au siècle des Lumières, la dramatisation du naufrage qui fait ressortir la toute-puissance de la nature à l’âge romantique et la sentimentalisation du naufrage à travers la figuration des victimes (influence du socialisme ou du catholicisme social ?) dans la seconde moitié du XIXe siècle.

D’une certaine façon, il y a trois registres ou trois genres en un pour le naufrage : le tragique, le dramatique et le pathétique. En tout cas, on voit bien que l’art de Joseph Vernet consiste à enfermer la mer dans un cadre classique, comparable au théâtre du même nom, tandis que Courbet ou Boudin font éclater ce cadre pour la représenter dans toute la matérialité de ses éléments (le grain, l’écume et l’écueil). De même, la place de l’homme qui reste minuscule dans le naufrage vu par Vernet, Isabey ou Garneray grandit jusqu’à devenir essentielle en éclipsant le phénomène naturel de la tempête comme chez Géricault, Feyen-Perrin ou Luminais. Un humanitarisme esthétisant finit par l’emporter sur l'esthétisation d'une nature déchaînée.

20:32 Publié dans Beaux-arts | Lien permanent | Tags : histoire de l'art

mercredi, 02 juin 2021

Un grand magasin de jouets

Le règne de l’artifice ne vient pas seulement de la multiplication des artefacts, mais aussi de la déconstruction des idées. Plus rien ne va de soi, donc plus rien n’est naturel. Tout est construit et donc déconstructible. La réalité ou la représentation sociale n’est plus qu’un Meccano auquel peuvent jouer les grandes personnes. La société est devenue un grand magasin de jouets symboliques.

01:00 Publié dans Civilisation | Lien permanent | Tags : déconstruction