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samedi, 24 avril 2010

L'insolent Bussy-Rabutin en son château

Un bel esprit a été le maître de ces lieux. Il a fait mieux que des livres, il a laissé des devises qui ornent aujourd’hui encore les murs de son château. Des devises illustrées dans le premier salon par de plaisantes images comme ce soleil qui n’éclaire pas ou ce cadran solaire qui tourne le dos au soleil. L’allusion à Louis XIV, qui exila Monsieur de Rabutin sur ses terres, est transparente ; mais le Roi-Soleil n’est pas sa cible unique.

Dans un autre salon, Monsieur de Turenne, qui le priva d’un bâton de maréchal, a droit à un demi-panneau quand les autres hommes de guerre représentés ont droit à un panneau entier. Dans le bureau en rotonde, Madame de La Baume qui fut la cause de son exil est parée, sous un portrait pourtant avantageux, du titre de meilleure maîtresse du royaume. Bref, d’une pièce à l’autre, le château est plein de ces insolences qui eussent pu coûter pis que l’exil intérieur à son auteur. Qu’y a-t-il manqué ? Une visite impromptue du Roi-Soleil.

01:17 Publié dans Jeu de massacre | Lien permanent | Tags : moralistes, bussy-rabutin