Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 16 août 2017

Pasolini contre Agamben

Dans ses Ecrits corsaires, Pasolini a dit des choses plus actuelles et plus impérieuses - sur le retour du Mal, la dégradation physique du monde et les effets destructeurs de la société de la consommation - qu'Agamben n’en a écrit dans Homo Sacer - sur l’homme nu face à l’Etat, la normalisation de l’état d’exception ou encore le camp comme espace biopolitique le plus absolu. L'un a pensé contre son époque - qui est encore la nôtre - tandis que l'autre pense surtout à celle d'avant, qui fut marquée par le totalitarisme nazi et les camps de concentration.

Agamben passe pour un penseur capital de notre temps parce qu'il a cherché à prolonger ou enrichir - d'une manière d'ailleurs intéressante - aussi bien les concepts d'Arendt (sur le système totalitaire ou la condition de l'homme moderne) et de Schmitt (sur l'état d'exception) que ceux de Foucault et de Deleuze (sur la biopolitique) ; mais en vérité, il suit le courant d’une pensée post-soixante-huitarde qui n’a fait litière ni du discours anti-autoritaire ni de l’utopisme anti-étatique. Il est un savant exégète qui se croit en avance d’un monde alors qu’il est en retard de quelque pensée.

01:26 Publié dans Philosophia | Lien permanent | Tags : pasolini